Les wagons endormis dans la gare apaisée
Ruisselante d'échos à cette heure tardive
Dégagent de leurs corps impassibles d’acier
Des barbes de fumées flottant à la dérive
A l’horizon rompu de vapeurs et de brume
Les maisons de banlieu percent l'obscurité
Leurs façades bernées de suie et d’amertume
S’allument doucement par derrière les volets
C’est l’heure où les enfants s’agrippent au sommeil
Retenant dans les plis des chemises de laine
Leurs petits poings serrés et remplis de soleil
C’est l’heure où, quelque part, l’aube à la nuit s’enchaîne
Elle étire ses pattes en chatte de gouttière
Et s’avance, feutrée, sur la neige des cours
Humant aux soupirails auréolés de pierre
L’odeur chaude et muette du pain dans les fours
Puis, souffleur amoureux, en son nouvel habit,
L’air essoufflé rosit à l'aurore naissante,
Chorégraphie sublime où, leste travesti,
Le jour, en contretemps, fait ses pointes flambantes
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